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octobre 2016

© Pascal Victor Du silence d’Esprit-Madeleine Poquelin au silence de Molière Par Chantal Boiron Dans Le Silence de Molière, Giovanni Macchia fait entendre la voix d’une femme qui, toute sa vie, aura recherché le silence : Esprit-Madeleine Poquelin, fille de Molière et d’Armande Béjart. L’écrivain italien imagine qu’au printemps 1705, un jeune provincial, admirateur « fanatique » de Molière, finit par forcer la solitude dans laquelle s’était enfermée, depuis des années, Esprit-Madeleine, et qu’il obtient d’elle un entretien. C’est comme si, brusquement, ses questions libéraient des mots trop longtemps refoulés : ce que lui dit cette femme de quarante ans, effacée et discrète,

© Pascal Victor / Artcomart Anna Akhmatova-Lydia Tchoukovskaïa : Deux femmes dans la nuit. Par Maïa Bouteillet “Là où par son bienfait fut doté de parole un monde sourd-muet,” ainsi parlait le poète Josef Brosky à la mort de sa compatriote, Anna Akhmatova, en 1966. Persécutée par Staline, réduite au silence des décennies durant par l’interdiction qui lui était faite de publier, Anna Akhmatova incarna mieux qu’aucun autre la souffrance du peuple russe, la voix douleureuse de ces femmes pleurant leurs proches. Elle, dont le premier et le troisième mari furent fusillés, le fils déporté au goulag pour près de vingt ans et